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Parafine

lundi 22 octobre 2007

Accord trouvé entre les 25 sur un nouveau traité. Chouette alors. Deux couches de fond de teint, un lifting, un peu de paillettes, et hop !

Sarkozy, qui a fait des pieds et des mains pour arriver là, veut le faire voter par le Parlement le plus vite possible.

Le PS avait, pendant la campagne électorale, pris l’engagement que tout nouveau traité serait soumis à référendum. Comme je l’ai déjà expliqué ici, pour faire adopter ce traité, qui implique une modification de la Constitution, Sarkozy a besoin d’une majorité de 3/5èmes, donc de voix socialistes. En toute logique, les parlementaires socialistes devraient donc soit adopter la modification constitutionnelle proposée si elle conditionne l’entrée en vigueur du traité à une clause référendaire ; soit la rejeter, promesses électorales obligent.

Las, de diverses voix autorisées du PS, s’élève un étrange discours sur la responsabilité du PS par rapport à ses homologues européens, tous fervents partisans du traité, à la construction européenne aujourd’hui en pleine crise institutionnelle (ah ? bon ? sûrs ? où ça ? qu’on m’explique, je suis tout ouïe !), par rapport au plombier polonais aussi sûrement tant qu’on y est. Pour passer, bien entendu, le plus vite possible, je cite Ségolène Royal, "au traité social". J’en rirais si ce n’était pathétique.

En clair, au nom d’une lanterne vieille comme le Marché Commun (1957, ça commence à dater quand même), le Parti Socialiste s’apprête à trahir une promesse qui sonnait comme un vague reste de crédibilité politique. Tout ça pour une vessie massivement rejetée par le peuple français en dépit d’un matraquage médiatique d’une lourdeur rarement atteinte.

S’il est si beau ce traité, pourquoi est-il si difficile d’en montrer les vertus ? On m’a appris cet adage au collège : ce qui se comprend bien s’énonce clairement.
De deux choses l’une : soit les socialistes eux-mêmes n’y comprennent rien ; soit ils nous prennent pour des cons.

6 Messages de forum

  • Boileau

    22 octobre 2007 20:37, par Loki

    La citation exacte est :

    « Avant donc que d’écrire, il faut apprendre à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, l’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »

    Art poétique, je ne me souviens plus du chant. Ah la mémoire... ça va, ça vient, c’est comme les traités européens.

  • Respectez notre non

    25 octobre 2007 23:28, par Iyhel Mnemeltarma

    A l’initiative de PRS, des collectifs du 29 mai et d’autres tenants du "non de gauche", ce site vient d’être lancé, qui réclame au moins l’organisation d’un referendum pour qu’on ait la chance de pouvoir débattre et défendre nos arguments - dans un sens comme dans l’autre.

    PRS (Pour la république Sociale, le "club" politique de Jean-Luc Mélenchon) organise par ailleurs deux ateliers de lecture du nouveau traité modificatif, les 8 et 15 novembre à Paris.

    Comme disait l’autre (peut-être Loki pourra-t-il encore nous donner source plus précise), la démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas.
    Alors, bougeons-nous !

    Voir en ligne : Le site de campagne

    • Des mots crazy 29 octobre 2007 22:44, par Loki

      Désolé pour ce retard... j’ai séché ton blog pendant quelques jours, et zouh : je loupe une apostrophe à mon nom ! Nom de non.

      Alors oui ! Nos sources disent verge à nouveau. Ainsi la citation originelle est « La liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas », et son auteur est Guy Bedos (du moins il me semble. Si une bonne âme souhaite rectifier, je ne suis pas infaillible)... ceci dit elle est employée à toutes les sauces de nos jours : par curiosité, lance une recherche sur google, et tu seras surpris de tout ce qui s’use sans servir, nan mais franchement. Alors pourquoi pas la démocratie...

      Histoire de conclure (et de montrer que je te lis “un peu”) : une petite citation de Churchill (que tu connais peut-être) : « Le meilleur argument contre la démocratie est une conversation de cinq minutes avec l’électeur moyen ». Crois-tu que certains en ont fait une maxime ?

      • Le moinsse pire 30 octobre 2007 09:22, par Iyhel Mnemeltarma

        Beaucoup de gens en tout cas citent à tort et à travers cette phrase de Churchill, prononcée devant le parlement britannique en 1947 : "Democracy is the worst form of government". On la retrouve notamment dans la bouche de certains candidoncules à la présidentielle.

        Les héraults de la démocratie leur reprochent souvent, à raison, d’oublier la suite : "except for all those other forms".

        J’ajouterai que ceux-ci eux-même oublient le plus intéressant, la fin : "that have been tried from time to time"...

  • Rouerie

    27 octobre 2007 22:59, par Iyhel

    Voilà, c’est dit, clairement : "le Parti Socialiste ne s’opposera pas à la ratification du traité européen". Ça, c’est Hollande. Moscovici, jamais en reste d’une pensée creuse, rajoute que préférer un référendum n’empêche pas de donner son accord sur le fond.

    Ben voyons. Comme si fond et forme étaient dissociables... Si l’Europe est en panne aujourd’hui, ça n’est pas au niveau institutionnel, mais bien populaire. Ça n’est pas en s’affranchissant d’un débat public qu’on va raccrocher les wagons.

    En s’accrochant à leur utopie européiste coûte-que-coûte, ces gens la mènent dans le mur, étouffant toute alternative et faisant le jeu des nationalistes d’extrême-droite.

    La moindre des choses, pour garder une certaine cohérence, c’eût été d’organiser un nouveau référendum interne. Gagné d’avance vu la proportion de bobos royalistes encartés à tarif préférentiel l’an dernier. Mais non, même pas ça...

    Après avoir abandonné toute prétention de légitimité démocratique au Parlement, les socialistes y renoncent même entre eux.

  • Parafine

    2 novembre 2007 12:12, par Iyhel Mnemeltarma

    Allez, on va faire marcher la Poste, voici la lettre que je vais envoyer de ce pas à mon député adoré :

    Iyhel Mnemeltarma
    20 allée de la Vallée des Vents
    93450 L’Île Saint Denis

    L’Île Saint Denis,
    le 2 novembre 2007.

    A l’attention de M. Bruno Le Roux,
    Député de la première circonscription de Seine-Saint-Denis.

    Objet : traité modificatif européen.

    Monsieur le Député,

    Je souhaiterais connaître votre position sur la procédure qui sera suivie pour l’examen et l’éventuelle ratification du traité modificatif européen. Le Président de la République semble vouloir s’en tenir pour l’instant à une procédure strictement parlementaire. Compte tenu de l’implication populaire et citoyenne et de la forte participation au référendum du 29 mai 2005, je le déplore, de même que de nombreuses personnes autour de moi. Et ce qu’elle qu’ait été leur position alors.

    Lors de la campagne présidentielle de ce début d’année, Mme Ségolène Royal, candidate du Parti Socialiste ; avait pris l’engagement que tout nouveau traité serait soumis à référendum. Cette position était partagée par les autres candidats de gauche ainsi que par M. François Bayrou.

    Pour faire ratifier le traité issu de la dernière conférence intergouvernementale, M. Nicolas Sarkozy doit d’abord faire modifier notre Constitution. Au vu des rapports de force à l’Assemblée Nationale et au Sénat, toute modification constitutionnelle implique l’adhésion, active ou tacite, d’un nombre non négligeable de représentants du Parti Socialiste. Ce qui signifie que vous avez le pouvoir de forcer M. Sarkozy à organiser un référendum.

    Quelle que soit la position finalement retenue par votre parti sur la ratification en elle-même, en l’état des choses abstention ou approbation, le respect de la volonté et de l’intelligence populaire et la cohérence avec vos engagements de campagne réclament à mes yeux la tenue d’un nouveau référendum.

    Vue "d’en bas", l’Union Européenne ne semble pas en crise institutionnelle, au contraire des déclarations alarmistes mais bien vagues qu’on nous assène. Si crise il y a, elle concerne l’adhésion populaire à la construction européenne. Faire fi du précédent référendum par une ratification par voie uniquement parlementaire ne peut, je crois, qu’alimenter le ressentiment, en esquivant tout débat public et encourager de dangereux mouvements protectionnistes et nationalistes ; en tout cas desservir l’utopie d’une Europe des Peuples. S’il est une responsabilité du Parti Socialiste vis à vis de ses homologues européens, pour reprendre les mots entendus dans la presse, c’est bien celle-là !

    Lors des élections législatives, le peuple français a certes donné une large victoire aux formations soutenant M. Nicolas Sarkozy ; pour autant, il ne leur a pas octroyé un pouvoir absolu, notamment en matière de révision constitutionnelle. Vous avez la possibilité, en tant que notre Député, de faire entendre la volonté des citoyens, et je souhaite vivement que vous en fassiez usage.

    Dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, mes sincères salutations.


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